dimanche 8 mars 2015

Et la ZAD de Sivens s'est éteinte

Le conseil général du Tarn a voté pour une retenue d'eau réduite. Nike Requin Les gendarmes ont interpellé vendredi vingt et un militants.
Envoyée spéciale à Sivens
13 heures, dans le calme et l'amertume, des zadistes commencent à sortir au compte-gouttes, encadrés de gendarmes. Des sympathisants et deux zadistes sortis plus tôt pour évacuer les animaux vivant sur la ZAD (zone à défendre) les attendent pour les récupérer en voiture, un poème à la main en hommage à Rémi Fraisse, militant écologiste mort sur le site le 26 octobre dernier.
À l'intérieur de la ZAD, une ruche d'uniformes casqués s'essaime là où fourmillait la communauté en dreadlocks. Une petite quarantaine résidait là depuis octobre 2013 pour s'opposer au projet de retenue d'eau de Sivens. Derrière un bulldozer de la gendarmerie qui mâche le checkpoint, les chicanes et constructions qui empêchaient l'accès aux non-zadistes, les centaines de gendarmes déployés interpellent les TN Requin résistants qui restent. Trois sont perchés sur le toit de la Métairie neuve, bâtisse qui servait de foyer et de dortoir, où s'étend encore une large banderole «Ville antifasciste». «Résistance et sabotage!» crient-ils, alors qu'un des leurs est embarqué dans un fourgon pour une garde à vue, comme vingt autres selon les chiffres du ministre de l'Intérieur. Deux gendarmes montent bientôt sur le toit pour les déloger, à l'aide de harnais qu'ils acceptent sans résistance. L'un d'eux, une caméra GoPro vissée sur un chapeau, filme la scène. Les images seront sans tarder, à n'en pas douter, mises en ligne sur le site et la page Facebook du collectif «Tant qu'il y aura des bouilles» et de tous les activistes du mouvement zadiste. D'autres sont réfugiés dans des cabanes dans les arbres, Nike TN des policiers au pied. Une vingtaine s'est réunie autour du mausolée en hommage.

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