Le film de Jean-Paul Nike
Free Civeyrac transpose à l'écran le roman de Doris Lessing Victoria et les Staveney.
Un drame minuscule se joue en ouverture de ce film: à la sortie de l'école, une petite fille de 8 ans, Victoria, attend le frère aîné d'un de ses camarades. Celui-ci doit la récupérer car la tante de Victoria a été hospitalisée. Il arrive mais il ne la voit pas, ou, plutôt, il lui jette un regard furtif et passe, comme si ce ne pouvait être elle. Est-ce parce que Victoria est noire? La nuit tombe, l'enfant attend devant l'école déserte. Édouard revient la chercher en s'excusant. Jamais Victoria n'oubliera cet adolescent charmant et les moments enchantés passés dans le vaste appartement bourgeois au luxe inconnu pour elle.
Elle grandira entre l'amertume et le rêve, entre son existence d'orpheline, dans une famille aimante et pauvre, Nike Tn
Pas Cher et ce souvenir émerveillé. Adolescente, elle ne retrouve pas Édouard, mais son frère Thomas, avec qui elle a une brève liaison, et une petite fille, Marie, qui ne connaît pas son père. Victoria travaille, se marie avec Sam, un musicien noir qu'elle aime profondément, ils ont un petit garçon, Charlie. Court bonheur. Sam se tue dans un accident de voiture. Alors Victoria songe à retrouver Thomas et à lui présenter sa fille, avec l'espoir qu'elle aura un meilleur destin qu'elle-même. De fait, les parents de Thomas, comédiens aux idées progressistes et au cœur généreux, accueillent la petite Marie à bras ouverts. Mais quelle place y a-t-il pour Victoria et pour Charlie?
Le film, qui transpose à Paris Victoria et les Staveney de Doris Lessing, emprunte à la romancière britannique une matière extrêmement foisonnante et nébuleuse de solitude, de songe, de déception, d'ambition impuissante, de sentiment d'exclusion, Tn Nike de désir et de frustration informulés. Cinéaste élégant, et subtil portraitiste de femmes, Jean-Paul Civeyrac.
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